Conte égrillard vietnamien:" Le crabe, la femme et le bonze"
Figurine ornementale représentant un crabe sculpté dans un bois rouge dur des tropiques. Vietnam. Environ 1960. Photo Boisgirard & Associés
Certaine femme aimait à manger en cachette… Un jour, revenant du marché avec des crabes de rizière dans son panier, elle cache le plus beau dans son corsage.
- Quel délice, pense-t-elle, de le manger, grillé à point !
Mais, hélas, devant la pagode, le crabe se dégage et lui pince le sein. Notre commère aussitôt de hurler et de se rouler sur le sol. Sur ce, un bonze qui passait voulut dégager l’animal. Il approche un peu trop les lèvres que le crabe perfide de sa pince libre attrape à son tour. Le bonze tordu de douleur tombe à côté de notre femme. Cependant, le mari attendait son épouse.
- Va donc au devant de ta mère, dit-il à son garçon. Lequel tout courant s’en va et revient.
- Oh ! père, devant la pagode notre mère allaite le bonze.
- Comment ? dit le mari en se précipitant.
Le crabe aussitôt dégagé laissa au bonze lèvres enflées et sein rouge à notre commère qui rentra penaude au logis…
- Bouddha vénéré ! s’écria le bonze. Jusqu’à ma mort, je m’interdis d’approcher mes lèvres d’une femme dont un crabe a pincé le sein !